Loin d’être dans une redite vaine, Mouret parvient dans Trois amies à développer ses thèmes de prédilections en les poussant encore plus loin, dans une orfèvrerie de situations qui confine au génie tellement tout fonctionne à la perfection.

Emmanuel Mouret est passé maître dans l’art de ces comédies dramatiques entre marivaudage et mélodrame. Il en fait une fois de plus la démonstration avec ce film choral tout en finesse et en élégance, reposant sur un scénario brillamment construit.

Faisant preuve d’un cinéma toujours aussi généreux, Emmanuel Mouret, qui a tourné ici à Lyon et Villeurbanne, nous offre l’une de ses plus touchantes partitions.

Le cinéma, souvent, se régale des amours débutantes. Philosophe, Mouret trouve le moyen de ne pas désespérer des fins de parcours. Et même de les enchanter.

Cette comédie vaut pour la force de ses dialogues, réalistes et poétiques à la fois.

La mise en scène fluide et élancée imprime une cadence foudroyante.

Joie, tristesse et tendresse rythment ces péripéties, et on se laisse emporter par Sara Forestier, Camille Cottin et India Hair, si justes dans l'ironie et la retenue. Bref, cette chronique amoureuse nous séduit totalement !

Avec une pointe de tragédie, Emmanuel Mouret enchante le désamour.

Pour une fois, Mouret semble chercher une émotion plus profonde, une note plus grave. La grande beauté du film tient à la façon qu'il a d'entrecroiser les registres.

Emmanuel Mouret tresse avec grâce les trois histoires, tout en lestant pour la première fois son cinéma aux dialogues enjoués de la couleur du deuil, mais sans appuyer ni tout assombrir.

On aime décidément beaucoup les films d'Emmanuel Mouret. Trois amies nous touche encore plus profondément.