Le déluge
- VF
Réalisé par Delphine Girard
Une nuit, une femme en danger appelle la police. Anna prend l’appel. Un homme est arrêté. Les semaines passent, la justice cherche des preuves, Aly, Anna et Dary font face aux échos de cette nuit qu’ils ne parviennent pas à quitter. Prix du public, festival de Venise.
Delphine Girard, toujours à bonne distance, ne laisse place ici ni à l'excès d'empathie ni au mépris pour ses protagonistes.
Une œuvre forte, aux belles idées de mise en scène.
5 ans après son court métrage Une sœur, encensé jusqu’aux Oscars où il fut nommé en 2020, Delphine Girard signe ici une version plus longue. Oeuvre à la croisée des genres, dont l’efficacité du scénario côtoie la précision de la mise en scène, Quitter la nuit est l’un des films phares belges de ce début d’année.
Tous les éléments et toutes les injonctions de notre époque en pleine révolution sont habilement et intelligemment amenés. Pas une once de pathos, ici, mais des tonnes de lucidité et d’humanité.
Multipliant les points de vue, y compris celui de l’agresseur présumé, soutenu par sa mère (Anne Dorval), Delphine Girard met au jour avec une grande intelligence la mécanique du déni à l’échelle d’une société, la difficulté pour les victimes d’aller au bout de la procédure judiciaire. Un film captivant, porté par une interprétation impeccable.
Passant du thriller au drame intime, ce récit à la beauté douloureuse nous embarque et nous bouleverse.
Très juste et très bien écrit, ce drame émeut lorsqu’il est éclairé par une histoire de solidarité féminine.
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